vendredi 30 octobre 2009

Je m'avoue vaincue


Dégoûtée. Je suis dégoûtée par la situation dans laquelle sont confinés des milliers de parents québécois aux prises avec un enfant handicapé lorsque je vois de quelle façon le gouvernement les traite, à commencer par le fameux supplément pour enfant handicapé de la Régie des Rentes du Québec qui est, tant qu'à moi, un tissu de mensonges, un trompe-l’œil qui sert à calmer la « populace » par de fausses promesses. Non seulement on nous enlève le peu de support financier octroyé (167,00$/mois) sitôt que notre enfant démontre des signes d’évolution, mais en plus, les ressources gouvernementales semblent diminuer et les intervenants de plus en plus débordés, d’année en année. Avec le déficit du Québec qui s’élève à plus 125 milliards de dollars, je commence à désespérer. Depuis quatre ans, je mène une lutte acharnée pour aider notre fille autiste au quotidien. Je n’ai pas rêvé tout de même quand, dans son rapport, la Protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, affirmait il y a quelques jours que le parcours des parents des enfants autistes est « un véritable chemin de croix ». Mais comme dans Le Procès de Kafka, je me sens comme Joseph K. C’est l’absurdité de l’existence qui règne, encore une fois. Je tiens dans mes mains une lettre qui met fin aux symboliques prestations de la Régie des Rentes du Québec pour notre enfant, simplement parce que, me dit-on, ma fille a trop progressé. Un peu plus loin, il est écrit froidement « Vous nous devez la somme de 342,00$ » et « Puisque vous avez une dette envers la Régie, nous retiendrons la somme de 342,00$ de votre prochain versement (soutien aux enfants) ». Pendant quatre ans, à défaut d’avoir obtenu des services gouvernementaux pour notre fille, nous avons investi environ 40 000,00$ en interventions de toutes sortes. Bien sûr, cela a donné des résultats, mais l’autisme, faut-il le rappeler, ne se guérit pas ! C’est un trouble neurobiologique permanent. Autrement dit, parce que nous avons stimulé notre fille pour son bien-être et celui de la société, nous avons maintenant une dette envers le gouvernement qui estime même avoir trop payé dans notre cas.


Nous voulons simplement que notre enfant puisse s’intégrer à la société de demain quand nous n’y serons plus. Toutefois, comme Joseph K., je m’avoue vaincue, cette fois. Le procès de l’absurdité est terminé pour moi.

1 commentaire:

  1. Merci Catherine de t'indigner publiquement et de dénoncer cette situation malheureuse. Garde ton grand courage, ne serait-ce que pour tous ceux et celles dont la voix ne peut être entendue...

    RépondreSupprimer